Guide pour les propriétaires de psittacidés

Les psittacidés sont intelligents, amicaux et joueurs et font donc de bons animaux de compagnie. Cependant, devenir propriétaire d’oiseau veut dire s’attendre à ce qu’il y a du bruit et un peu de désordre. Environ 2x/jour ces oiseaux vont avoir des périodes intenses de vocalisation qui seraient dans la nature des moments où ils appelleraient les autres membres de la colonie. Le niveau de bruit dans la maison a également un impact sur le niveau de vocalisation de l’oiseau. Bref, le bruit et les graines qui sont partout sur le sol feront partie intégrante de votre nouvelle vie et c’est normal. Vous risquez également de vous faire mordre, ne le prenez pas personnel et ne réagissez pas trop négativement…

Cette fiche a été conçue pour vous procurer une relation amicale et bien encadrée avec votre petit compagnon. Si vous voulez plus d’informations, nous vous conseillons des livres de références plus bas.

L’alimentation

Chaque espèce d’oiseau a des besoins nutritionnels différents selon leur origine géographique, et avec une alimentation à base de moulée nous tentons de répliquer le plus possible leur alimentation naturelle pour limiter le stress digestif que la captivité peut provoquer. En nature les oiseaux passent la majorité de leur temps à rechercher de la nourriture, et le comportement de recherche alimentaire est complètement aboli dans nos maisons. Il est important de renforcer les comportements normaux de nos oiseaux pour éviter des problèmes de santé ou d’agressivité. Un paragraphe complet sur la recherche alimentaire ‘foraging’ est écrit plus loin dans cette section.

Vous trouverez des recommandations pour les moyens et grands psittacidés, ainsi que les petits. Par grands, j’inclus : Ara, Amazone, Eclectus, Cacatoès, Gris d’Afrique.  Par moyens, j’entends : Perruche à collier ou à moustache, Quaker.  Par petits, je veux dire : Perruche ondulée, Lori, Conure, Inséparable, Cockatiel

La moulée devrait être l’ingrédient principal de la diète. C’est le mélange le plus complet de protéines, vitamines et minéraux. Pour les moyens et grands psittacidés on parle de 80% de la diète. Pour les plus petits celle-ci ne devrait pas dépasser 60% de la diète.  Plusieurs formules sont disponibles sur le marché :

*** Harrison’s bird food : high potency et maintien

*** Lafeber’s en moulée ou Avicakes, Nutriberries en gâterie

**  Tropican et plusieurs autres Tropimix, Zupreem, Pretty-parrot, Rowdybush, Mazuri, etc.

Les graines devraient représenter 20-40% de la diète :Riz brun, alpiste, millet, blé, orge, avoine… sont préférables au tournesol.

Grands : 1 c.à t. à 1 c. à s. par jour de Grenoble, Acajou, Amandes

Moyens : 1 cuillère à table/jour

Petits : ½ cuillère à table/ jour

Les légumes contiennent une multitude de micronutriments et varient l’alimentation de nos oiseaux. Il faut les introduire progressivement et regarder l’apparence des fientes. On recommande de prendre les légumes biologiques si possibles, de bien les laver et de donner au maximum 3 variétés dans une journée pour éviter l’idée d’abondance. Voici une liste des légumes que vous pouvez offrir sur une base journalière en petits morceaux : Betteraves, pissenlits, Bok Choy, épinard, brocoli, endives, chicorée, fèves, Choux de Bruxelles, laitue frisée ou romaine, choux (rouge, vert, chinois, frisé), feuilles de moutarde, chardon suisse, poivrons, carottes, pois mange-tout, céleri…

 *** ATTENTION : les avocats sont TOXIQUES, et nous préférons éviter la rhubarbe ***    

Les aliments ‘contrôlés’  :  Les fruits peuvent être offerts en petites quantités. Utilisez les fruits comme gâterie ou comme motivation pour un programme d’apprentissage. Les autres aliments à offrir en quantité limité sont les pâtes, les noix et les autres ‘aliments de fabrication humaine’. Tout comme les graines et le riz; ces aliments contiennent beaucoup de calories et peuvent stimuler les comportements de reproduction ou causer des problèmes de santé si donnés proportionnellement en grande quantité. Voici une liste des fruits que vous pouvez offrir : Ananas, melon, canneberges, papaye, cerise, pêche, framboises, poire, fruit du cactus, pomme, kiwi, mangue.

Les gâteries commerciales sont souvent très sucrées, remplies de fécule et de gras et peuvent, si données en bonne quantité, entraîner de sérieux problèmes de santé. Nous ne les recommandons donc pas. Certaines moulées sont présentées en format ‘gâterie’ et peuvent servir de récompense pour vos oiseaux tels que les ‘Avi-cakes’.

En nature, un perroquet peut passer de 6 à 18 heures par jour à chercher, préparer et manger sa nourriture. Le comportement de recherche de la nourriture ‘foraging’ est fortement diminué par la garde en captivité et devrait être encouragé chez tous les psittacidés. Il est important de faire attention de ne pas commencer avEnregistrerec des jouets de stimulation trop difficile pour éviter une frustration de l’oiseau qui pourrait ensuite décider de ne plus jamais tenter de jouer avec ces précieux outils. On peut commencer tout simplement en cachant une partie de leur nourriture avec une feuille de papier ou un tissu léger. La nourriture doit être à la même localisation que d’habitude pour éviter la confusion de l’oiseau. Il comprendra qu’il doit ‘tasser’ le papier pour manger ses graines/moulée. L’étape d’ensuite serait de mettre une petite quantité de ces aliments préférés ou noix santé (si elles font partie de l’alimentation de votre oiseau) dans une boule de papier semi-ouverte. Vous pouvez utiliser ensuite des rouleaux de papiers de toilette, des contenants d’œufs, du papier de soie, etc. Une multitude de matériel de faible coût peut agrémenter la vie alimentaire de votre oiseau. Vous pourrez trouver facilement sur internet des vidéos d’idées de jeux pour votre perruche/perroquet.

Environnement

La cage devrait être située dans un endroit de la maison qui permet à l’oiseau d’interagir avec vous lorsque vous êtes présents. Celle-ci doit être loin des courants d’air et avoir un fond qui vous permet d’en nettoyer le contenu (les fientes) quotidiennement. Elle doit procurer un espace de repos, une zone d’alimentation et un endroit pour le bain. Celle-ci doit être dans un espace bien aéré, d’une température entre 20-25 degrés Celsius et plus large que haute.

Les mouvements brusques et bruits importants peuvent stresser les oiseaux, ce qui fait en sorte que les maisons avec des enfants un peu plus turbulents pourraient nécessiter de laisser l’oiseau dans certaines périodes de la journée dans une pièce plus calme que la ‘pièce familiale’. Les enfants peuvent facilement manipuler les oiseaux en ayant confiance en eux, en étant calme et en donnant des commandes simples  tel que : up! (monte), down ! (descend).

Un oiseau qui a la possibilité de voler librement dans la maison ne devrait pas être laissé en présence d’autres espèces animales (chat, chien, furet) pour éviter des accidents. Les métaux lourds (lampe Tiffany, crayons, pièces de monnaie, bijoux de faible qualité) sont toxiques et devraient être cachés. Nous devons également faire attention aux portes et l’oiseau devrait toujours être sous surveillance.

Entretien

Pour ce qui a a trait au bec, ce dernier n’a en temps normal pas besoin de soins d’entretien. Si cependant votre oiseau a eu un trauma à la tête, une fracture de bec ou à une alimentation inadéquate, le bec peut pousser excessivement ou dans une direction inhabituelle et nécessiter une correction.  Les tailles d’ailes ne sont pas nécessaires. Cependant un oiseau plus peureux ou plus difficile sera plus facile à manipuler/approcher si ses ailes sont taillées. Le nombre de plumes taillées varie d’une espèce à l’autre et il est primordial de ne pas trop en couper pour éviter de graves blessures par chute. Les rémiges en croissance (de sang) ne doivent pas être écourtées pour éviter un saignement abondant. Bref, vaut mieux faire cette procédure que si l’on est à l’aise pour éviter une visite d’urgence chez le vétérinaire.   

Les bains encouragent le comportement normal de toilettage et aide les oiseaux à lisser leurs plumes. Rares sont les oiseaux qui aiment se faire donner un bain, mais un petit contenant d’eau peut être disposé dans le fond de la cage avec un miroir, ou préférablement extérieure à la cage, ou les bains peuvent être donnés par vaporisation. Les oiseaux aiment également être dans la salle de bain lorsque vous prenez une douche et bénéficient beaucoup de l’humidité ambiante. Des bains peuvent se retrouver en animalerie ou vous pouvez fabriquer le vôtre avec des contenants  verts (ils aiment le vert…) lavables au lave-vaisselle de bonne dimension que vous percez et accrochez sur les barreaux de la cage de manière sécuritaire. L’eau du bain doit être régulièrement changée et idéalement ce dernier doit être disposé loin de la zone d’alimentation pour éviter une contamination.     Finalement, les plus petits perroquets aiment bien les feuillages mouillés tel que les feuilles de romaine, chou kalé, épinards, chicorée attachée sur les barreaux. Ils vont souvent aller se rouler dedans/frotter dessus avant de les manger.

Comme les chiens et les chats, les oiseaux nécessitent des coupes de griffes régulières, soit aux 6-8 semaines environ. Le temps entre les coupes peut être rallongé si vous avez des perchoirs abrasifs (papier sablé) ou tant que vous tolérez les griffes sur vos bras, cependant le rachis allonge plus on attend et les griffes ne pourront pas être tenues aussi courtes avec le temps.

Problème médicaux 

Problèmes digestifs

Des troubles peuvent survenir sur tout le chemin des aliments. Le bec (ramphotèque) peut subir un trauma, être atteint d’une infection bactérienne ou virale ou se déformer suivant la présence de mites. On peut également y voir une malocclusion (d’origine congénitale, causée par le manipulateur lors de l’alimentation à la seringue chez les petits), des plaques dans la gueule, des troubles de régurgitations (comportementale ou pathologique), vomissement, diarrhée causées par des virus, bactéries, champignons, parasites, intoxications ou tumeurs.

Problèmes reproducteurs         

Par une sur stimulation sexuelle (souvent non intentionné et faite par les propriétaires tel que le flattage du bas du dos, du dessus de la tête, des caresses au niveau du bec ou un temps trop allongé sur l’épaule) et une abondance alimentaire, les inséparables, cockatiels et perruches ondulées ont tendance à devenir des pondeuses chroniques. Ceci peut provoquer plusieurs problèmes reproducteurs tels qu’une coelomite à jaune d’œuf (inflammation abdominale par un œuf), des prolapses de l’oviducte (tractus utérin qui sort à l’extérieur), œuf retenu, etc. Les tumeurs du système reproducteur sont également fréquentes chez les plus petites espèces.

Problèmes respiratoires

Les problèmes respiratoires doivent être entrepris rapidement en médecine aviaire vu la rapidité de l’espèce de décompenser de ce système. Les signes cliniques de problèmes respiratoires sont : respiration la bouche ouverte, changement de vocalisation, intolérance à l’exercice, écoulement nasal, secouage de tête, inflammation de la cire, écoulement oculaire, narines obstruées, mouvements de la queue lors de la respiration, bruits lors de l’inspiration, toux, etc. Certaines affections sont zoonotiques (transmissibles à l’homme) et nécessitent un traitement antibiotique. On note des problèmes d’origine bactérien, viral, parasitaire, intoxication, déficience en vitamines, des corps étranger, des cancers.

Le picage           

Le picage est une condition difficile à diagnostiquer et traiter et se retrouve chez environ 10% de la population de perroquets en captivité (les Cacatoès et Gris d’Afrique étant surreprésentés). Les causes sont multiples et inclus des causes médicales (parasites, infection cutanée, maladie sous-jacente), des causes socioenvironnementales (déficience nutritionnelle, irritants, mauvaises conditions de garde, mauvaise photopériode, manque de stimulation, etc.) et des causes psychologiques (tempérament, frustration sexuelle, stress, manque de sommeil, etc.). Un examen général, une grosse période de questionnement et des tests pourront vous être proposés pour tenter de trouver la cause de ce maux et tenter d’y remédier.  Nous discuterons du triangle comportemental des oiseaux et comment l’absence d’un comportement peut en favoriser un autre.

Quoi que soit l’inquiétude que vous avez pour votre oiseau, n’hésitez-pas à communiquer avec nous et si vous êtes intéressés à pousser davantage votre lecture, nous vous suggérons les ouvrages suivants.

  Captive Foraging DVD par Dr. Scott Echols, se trouve sur Amazon.ca

   The complete pet bird owner’s handbook, par Gary A. Gallerstein

   Jouer avec son perroquet, Johanne Vaillancourt